Tout cheminement spirituel, tout engagement dans une Voie, implique l’éducation de l’âme! Il n’est pas concevable d’imaginer pouvoir suivre un enseignement spirituel sans passer par cette éducation! Seuls, ceux qui confondent « développement personnel » et engagement spirituel, peuvent se dire qu’il est possible d’échapper aux exigences d’éducation de l’âme. Tous les Maîtres, de toutes les traditions, disent de même : « Ne prenez pas pour argent comptant tout ce qui vous est dit, simplement parce que cela vous est dit, faites-en l’expérience pour en comprendre la portée. » Cela est bien différent que d’interpréter: « Je ne prends que ce que je veux d’un enseignement, ce qui me dérange ou me choque, ou me demande trop de dépassement de moi-même, je le laisse de côté. » Ne pas prendre tout d’un enseignement, est l’équivalent de ne rien prendre du tout! Comment pouvoir imaginer trier les informations, les épreuves, les apprentissages et espérer arriver à une compréhension et une pratique d’éducation de l’âme? Mais alors en quoi consiste cette éducation? Un des grands sujets est de connaître ses propres défauts! Une fois les défauts reconnus, il devient alors possible de les soigner… mais il est bien connu qu’il est plus facile de voir les défauts des autres que ses propres défauts! Ne dit-on pas : « il est plus facile de voir la paille dans l’oeil du voisin que de voir la poutre dans le sien »?
Ainsi donc il est bon de trouver quelqu’un qui pourra susciter cette prise de conscience. Un Maître est ce qui est de mieux… il possède un discernement clair et un détachement suffisant pour un tel enseignement, mais cela demande de se soumettre à son jugement et à suivre les recommandations quant au combat intérieur nécessaire, scrupuleusement et sans discuter! C’est la relation de maître à disciple ou d’enseignant à étudiant. Le Maître connaît les défauts de son élève et lui enseigne le moyen d’y porter soin. Cette méthode devient une denrée rare de nos jours… la plupart refusant cette remise en question et estimant être dans leur « bon droit » en discutant les exigences du Maître!
A défaut de Maître, un ami serait possible, mais un ami vraiment sincère, lucide, fort d’une foi véritable, attentif des actes et défauts apparents et cachés qui lui déplaisent. Il est rare toutefois qu’un ami abandonne les flatteries pour dire les défauts observés, ou exempt de jalousie pour ne pas les exagérer! Cela demande du discernement quant au choix de ses amis… et une foi véritable et assurée pour pouvoir entendre mentionner simplement nos propres défauts!
C’est peut-être en écoutant parler un ennemi qu’il sera possible de tirer la meilleure leçon! Ne dit-on pas que « l’oeil en colère révèle les travers » ? Un ennemi n’a rien à perdre, il peut dire ce qu’il voit sans détour, et il n’hésitera pas à le colporter… ce que ne fera pas un ami de peur de perdre l’amitié ou un privilège…
Ou alors côtoyer les gens sachant que tout ce qui dérange de voir chez quelqu’un est un reflet de ce qui dérange en soi-même! C’est une opportunité de sonder son âme, de la purifier, de l’éduquer… en fait de s’éduquer soi-même! Si était éduqué en soi tout ce qui dérange de voir chez les autres, il n’y aurait plus besoin d’éducateur!
Voilà quelques moyens d’éducation de l’âme en l’absence d’un Maître averti, intelligent, compétent… bienveillant et conscient.
Si toutefois un tel Maître a été trouvé, il faut alors le suivre, car il est celui qui indiquera la Voie de la délivrance de tous les maux!
Podcast: l’éducation de l’âme