Virtuose de la kamanché (vièle à pique), l’Iranien Kayhan Kalhor a toujours su concilier tradition classique, comme avec l’ensemble Dastan qu’il cofonda, et innovations postmodernes, avec notamment le Kronos Quartet. Au centre des enjeux se trouve la poétique musicale : « Même si je tiens à mettre une frontière entre musiques vocales et purement instrumentales, il faut tout de même reconnaître la valeur de nos poésies, à la base de tout. Tout Iranien, même analphabète, les connaît. Nous, nous essayons juste de les porter plus haut. »
Kayhan Kalhor trouve sans cesse de nouveaux espaces d’envols pour son kamancheh. Par son luth à cordes frottées, il est devenu le compagnon de route des plus illustres chanteurs (Reza Shajarian, Shahram Nazeri) ou instrumentistes des musiques savantes iraniennes. Il a emmené son archet persan au croisement de la tradition hindoustanie, la plus noble pour « Ghazal », son union magnifique d’invention avec le sitariste Shujaat Husain Khan, fils de l’immense Vilayat Khan.