J’ai toujours été émerveillée par les enfants et plus particulièrement par les tout petits. Ils sont tellement présents, tellement émerveillés par tout! Toute nouvelle découverte les fascinent et les stimulent! Ils possèdent cette persévérance qui, une fois devenus adultes, fait tellement défaut! Ils nous enseignent tellement par leurs apprentissages! Nous oublions, nous autres adultes, que sur le chemin de Dieu, nous sommes comme ces tout petits et que nous devrions pouvoir nous émerveiller, faire preuve d’autant de patience, de persévérance, de fascination et d’audace qu’eux! Si nous pouvions oublier dans nos moments de rapprochement de Dieu nos apprentissages intellectuels, nos calculs, notre logique rationnelle et nous laisser simplement porter, transporter par le rythme du souffle, à la rencontre du Merveilleux. Quand j’observe les enfants sur une balançoire, émerveillés par ce mouvement de va et vient, par le vent que cela leur procure, par le calme qui les habite alors, ou quand ils regardent, de leurs petits yeux pétillants, tourner un manège avec ses lumières, ses formes et ses couleurs chatoyantes, je ne peux m’empêcher de ressentir au fond de mon coeur ce rythme et cet émerveillement du Divin.
La grand-mère que je suis, reste bouleversée et émerveillée par ses petits-enfants au moment du coucher se laissant porter, transporter dans le sommeil à la rencontre de l’Aimé au son du rythme du Dhikr psalmodié pour eux.
Le Dhikr (remémoration de Dieu par la récitation de ses attributs) fait partie intégrante de tout être puisque nous sommes tous issus de la même âme, de cette Lumière d’Amour de Dieu, lorsque nous le récitons en silence ou à haute voix avec d’autres personnes, nous procure la même sensation de plénitude, de calme et d’émerveillement que le rythme de la balançoire procure à un enfant! Et lorsque nous pratiquons le Sama, la Danse Cosmique des derviches tourneurs, c’est tout l’Univers que nous ressentons vivre en nos coeurs. Le rythme régulier du daf, la plainte du Ney, nous entraînent alors dans l’émerveillement spirituel du coeur!
Qu’est-ce qui confère au Sama sa noblesse? Pourquoi, s’il n’existe pas, est-ce perte de temps?
Il vient et s’en va en secret, afin que l’on sache que ce goût du Sama, ne vient pas du ney ni du tambour.
Chaque bouchée qui tourne dans ma bouche est assimilée, sa substance devient la vie.
C’est pour cela que tournent le firmament, le soleil et la lune! Que ce qui est secret devienne manifeste. (Rubâi’yât)
Rythme et émerveillement sont nécessaires sur le chemin qui mène à Dieu!
L’intermède musical est tiré de l’album : Turquie : Musique Soufi Podcast: Rythme et émerveillement