La quête du Divin est une nécessité qui se fait sentir chez la plupart des gens à un moment donné de l’existence. La voie que le chercheur empruntera est communément appelée « le chemin » et ce qui le conduit, la voix. En effet, c’est au plus profond du coeur du chercheur, dans le silence, qu’il pourra entendre et écouter la voix qui le conduira. Au début, c’est comme un bourdonnement d’abeilles qui sera perçu, puis un son plus profond. Ensuite, s’installera dans le silence du coeur, un bien-être et une sérénité, une certitude, un calme bienveillant où des impressions, des mots retentiront, résonneront. Il sera bon alors de se laisser guider, conduire par cette voix intérieure, ne pas chercher à prendre le contrôle ni rationaliser, simplement se laisser porter, se soumettre à cette volonté qui sait et qui dicte. Il est dit dans le Coran: « Entendre c’est obéir » (Coran II 285)
C’est à force de pratique, d’exercices, de patience et de persévérance que le résultat viendra. C’est un chemin d’obéissance et de soumission, de lâcher prise et d’humilité; de renoncement aux attachements de toute nature: croyances, matériel, affectif, émotionnel. Renoncer à l’attachement aux choses veut dire faire preuve de discernement, utiliser ce qui est là à disposition, pour parfaire le cheminement, sans s’identifier ni devenir dépendant « des choses ». Dans notre société de consommation, d’apparence, de défis et de course à la réussite matérielle il est vrai que les tentations sont nombreuses, les occasions multiples de retomber ou de quitter le chemin. Le meilleur garde-fou est la pratique: exercices spécifiques, méditer, prier, lire et réciter les textes sacrés.
Il ne nous est pas demandé de devenir ermite, de quitter conjoint, enfants et travail. Non, il nous est demandé de marcher un chemin d’amour. D’amour pour l’autre, d’acceptation et de tolérance. D’amour pour le Divin en soi, en l’autre. Il nous est demandé de devenir des êtres responsables et capables d’honorer nos engagements! Nous avons été créé différents pour nous éprouver mutuellement, pour nous permettre de dépasser, de quitter les limites de notre petit « moi ». Pour essayer de comprendre qu’en terme d’amour nous sommes égaux. Nous sommes tous issus de la même source, du même Océan, de la même Miséricorde! Ne sont plus égaux celui qui entend et obéi et celui qui reste sourd et dénie les signes. Ne sont plus égaux celui qui cherche sincèrement et celui qui attend ou renie. Ce que chacun fait de son capital « Amour » lui appartient. Celui qui investi et agi pour grandir son capital sera rétribué en conséquence. Celui qui ignore, dilapide ou ne respecte pas son capital sera, lui aussi, rétribué en conséquence.
Marcher sur la voie demande du courage, des efforts, une foi inébranlable. Lorsque la voix de l’Eveil se fait entendre, apparaît le doute, le questionnement. Sans crier gare, s’ouvre une brèche au niveau de la couronne au sommet de la tête et une douleur se manifeste au niveau du troisième oeil, comme une déchirure, accompagnée d’un craquement sourd et profond. La conscience, en un éclair, est propulsée dans une lumière irradiante. Un état de profond bien-être s’installe et un silence…. particulier! Le silence de l’immensité duquel surgit son chant, comme venant des profondeurs; une pulsation chantante! Et tout s’arrête aussi soudainement que c’est venu! Alors seulement, surgit le questionnement: « Que m’arrive-t-il? Est-ce normal? Suis-je normal? » Oui, tout ce processus est normal. Il convient alors d’arrimer sa foi, sa pratique, sa vigilance afin de ne pas être projeté hors du chemin, aux prises aux hallucinations, peurs ou au contraire à l’euphorie. La limite est très fine et le moindre relâchement égarera. A ce stade l’étape est vue mais le pratiquant n’est pas encore installé dans l’état qui lui permettra de polir son coeur et son âme. Il est en fait au début de son parcours vers l’Union divine.