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Le sentier des zigzags

Par une belle journée ensoleillée en ce début d’automne, je me mis en route pour une promenade que je croyais « tranquille », au plat… j’avais des heures de libre devant moi, pas d’impératifs, le temps d’être simplement dans la contemplation et le ravissement de cette journée. Alors que je marchais depuis une heure, au pied d’une montagne, le besoin de la gravir fut plus fort que mon raisonnement. Je me surpris à arpenter le prochain sentier qui me mènerait au sommet ! Je me sentais des ailes… portée… poussée… tirée … gravissant sans efforts ni fatigue la pente raide. Je me retrouvai au sommet, contemplant avec ravissement l’étendue devant moi, les sommets enneigés au loin, écoutant le bruissement du vent dans les arbres, réchauffée par la douceur des rayons du soleil. Instants de grande Paix, de Plénitude, d’intemporel. J’étais et n’étais pas tout à la fois. Je faisais UN avec cette étendue, non séparée de la vallée, des montagnes au loin, de la brise ou de la douce chaleur du soleil… Unie à l’immensité… bien au-delà de ce que mes yeux voyaient… bien au-delà de ce que mes sens percevaient… Instant d’éternité !
Le moment était alors venu de redescendre, je suivis un autre sentier… Le sentier des zigzags. Méandres sauvages,  tantôt, longeant la falaise, tantôt traversant les bois. Petit sentier étroit demandant à être présent! Que d’enseignements rencontrés ! Que d’interpellations durant cette marche ! Par endroit, le chaos semblait régner mais en fait tout était ordonné ! Les arbres tombés, déracinés se trouvaient à la limite du sentier. De loin ils semblaient barrer le chemin… de près, il n’en était rien ! Cela m’interrogea sur les obstacles que nous pouvons rencontrer tout au long de notre vie, à la manière de les aborder… de vouloir les éviter… de les contourner ou de se laisser guider dans une autre direction pour y découvrir des ressources inespérées ! Plus je me laissais surprendre, plus je voyais les métaphores et décodais des parcelles de Sagesse jusque là restées cachées ! Il m’apparut très clairement que tous nous sommes invités à une forme « d’ascension » particulière, tous nous sommes aussi invités à nous retirer du sommet… de la gloire, du progrès, de la jeunesse, de la vie ! Nous avons tous des sommets à franchir, et pourtant ils sont différents… Qu’un individu vive longtemps ou seulement quelques heures… quelques minutes… chaque âme accompli son ascension, chaque individu parcourt, plus ou moins consciemment, les étapes tout au long de sa vie. Innombrables sont les opportunités d’apprendre, d’ouvrir sa conscience, son coeur, au sens profond de la vie, à la Sagesse qui l’anime, aux étapes franchies ou non, à la nature de l’Esprit, à cette Force qui pousse et tire, façonne, nourrit et guide… Cette Force qui parfois nous porte, nous donnant des ailes et rendant tout facile, accessible, sans efforts… et parfois… Force que nous ne sentons plus… non pas parce qu’Elle nous a quitté, non, mais parce que nous nous somme détournés d’Elle, croyant pouvoir faire sans Elle, seuls… Nous nous retrouvons alors tel un arbre sans racines, incapables de donner des fruits… incapables d’exister par nous-mêmes ! Toutes ces réflexions prenaient vie sur ce sentier!
La Vie n’est-elle pas le sentier des zigzags?

Podcast et intermède musical: Le sentier des zigzags

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Brouillard et pensées

J’aime les nuits fraîches en montagne, la clarté du ciel étoilé, le silence de la nuit et la présence tranquille et majestueuse des montagnes. J’aime voir le soleil irradier derrière les sommets dans un ciel pur, dépourvu de tout nuage et poser ses rayons sur la terre revêtue de son manteau de givre ! J’aime écouter le murmure du silence chuchoter aux oreilles de mon coeur les mystères de la Vie ! En montagne tout se révèle, se dévoile, enseigne la Beauté et les Rigueurs ! J’assistais au lever du soleil, dans toute sa splendeur et sa grandeur, savourant la pureté de l’air et l’immensité du ciel sans nuages, quand sans crier gare, le brouillard commença à danser dans les airs, montant de nulle part, révélant une danse jusque là invisible ! Spectacle grandiose ! Changements incessants ! Brouillard se densifiant, se dissolvant au gré du courant, évoluant le long des flancs des montagnes, recouvrant la vallée… tantôt disparaissant totalement, tantôt revenant léger, en petite brume, pour se reformer et reprendre sa danse !
A l’instar de la manifestation du brouillard évoluent les pensées dans l’esprit !
Brouillard et pensées fonctionnent sur le même registre ! Si nous comprenons l’un, nous pourrons comprendre l’autre ! Tout aussi soudainement que le brouillard surgit, les pensées envahissent l’immensité du silence de l’esprit, évoluant, jusqu’à rendre sa Sagesse invisible ! Combien de fois en une seule journée, voyons-nous les pensées surgir dans notre esprit, jusqu’à n’entendre plus qu’elles ? Pensées qui tournent en boucle incessante, et dont, bien souvent, ne nous en rendons même pas compte ! Se laisser enseigner par la Sagesse du brouillard signifie : devenir conscient du moment où se « lèvent », se révèlent les pensées. Prendre conscience, que tout comme le brouillard, les pensées sont en suspension et ne peuvent en rien perturber la grandeur de l’immensité du silence ! Elles se manifestent, certes, nous pouvons les voir, les reconnaître, les entendre sans pour autant nous perdre en elles ! nous pourrions nous laisser simplement traverser par elles, ou les traverser en toute confiance, les laisser évoluer librement, sans en être perturbé, revenir à notre occupation du moment, pleinement conscient de ce que nous agissons !
Brouillard et pensées sont de grands révélateurs ! l’un comme l’autre rendant visible ce qui, jusque là, ne l’était pas encore ! L’enseignement de la Sagesse, dit Rûmî, est comme une lampe allumée qui donne un baisé à une lampe qui ne l’était pas encore, puis s’en va !
La vie en montagne ou au coeur de la nature est, à mes yeux, un enseignement permanent !

Podcast et intermède musical: Brouillards et pensées

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Sagesse ancestrale

Quand je marche dans la forêt, je me surprends régulièrement dans la même réflexion: « Mais où est donc passée la Sagesse ancestrale? » Quand je vois les arbres coupés en si grand nombre sur une surface entière, sans en laisser un seul debout, je ne comprends pas! Pourtant l’homme se gausse d’être de plus en plus intelligent! Certes, il créé des machines de plus en plus sophistiquées et perfectionnées, il maîtrise de mieux en mieux les technologies de pointes, il a accès à presque tout intellectuellement parlant et pourtant au fur et à mesure qu’il avance sur ce chemin de découvertes intellectuelles, il s’éloigne de la sagesse ancestrale! Il oublie de regarder les éléments de la nature, il oublie de lire les signes donnés… Il ne scrute plus le ciel… n’écoute plus le chant des oiseaux… n’observe plus ce qui envahit la nature, ce qui l’étouffe peu à peu, ce qui aurait besoin d’être préservé… il est comme absent de lui-même l’homme, comme s’il était mû uniquement par son avidité, par son soucis de performances et non plus par une Force divine qui le guide! Il agit comme s’il était le dernier et le seul à vivre sur la terre… et les suivants? que deviendront les suivants? Et que fait-il de ses ancêtres? quel respect vit-il pour les minéraux… les végétaux… les animaux? Ne vivent-ils pas eux depuis bien plus longtemps que l’homme sur terre? Ne se sont-ils pas débrouillés pour assurer leur survie à travers les millénaires? Ne se soumettent-ils pas tous depuis le début des temps à l’Ordre divin? Qu’a donc l’homme à croire qu’il peut supplanter Dieu? à croire qu’il peut changer l’ordre des choses?
C’est comme tous ces jeunes papas qui s’occupent de leurs nourrissons, c’est touchant certes, mais un père peut-il vraiment donner la sécurité du sein maternel à un nourrisson? Et les femmes qui réclament l’égalité s’interrogent-elles sur cette question: « Qui repeuplera la terre si les femmes partent au combat?  »
Que se passerait-il si l’homme s’arrêtait un instant… s’il écoutait à nouveau cette Sagesse ancestrale? Peut-être n’aurait-il d’autre choix que de se soumettre et mourir à ses fantasmes, à ses croyances, à sa « prétendue suprématie »… Peut-être aurait-il le courage de renoncer à l’orgueil… ou peut-être, sans le savoir, resterait-il soumis à cette parole :« Que soit remplie la Géhenne toute entière de djinns et d’hommes » (Coran)

Podcast: Sagesse ancestrale

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