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Tempête dans une flaque d’eau

Je ne sais ce qui a suscité en moi cette réflexion… toujours est-il qu’elle s’est installée comme une évidence.
Marchant par temps sec et ensoleillé je ressentis ces images en mon âme: un homme s’agitant, créant une tempête dans une flaque d’eau! J’observai cette sensation, regardant se dérouler les images… et laissant émerger la réflexion que voici:
Il est bien facile de se sentir invincible alors que nous créons une tempête dans une flaque d’eau, de se prendre pour un super-héros, un vaillant conquérant, sauvant le monde de tous ces maux… tels les Lilliputiens s’imaginant que leurs petits liens suffiraient à maintenir Gulliver prisonnier! Quelle illusion!
Mettre fin à une tempête par nous-même créée, n’a rien d’extraordinaire! Entrer et sortir d’une flaque d’eau non plus… Il se trouve que la Vie et ce qui la soutient est comparable à un Océan infini et que l’homme n’est comparable qu’à un minuscule fétu de paille, balloté par le courant,  petit microbe accroché à l’écume de l’Océan… Est-il toujours aussi invincible et conquérant… décidant de ses actions? Vu comme ça bien évidemment : NON! Il ne peut rien par lui-même contre le mouvement naturel de l’Océan, il ne peut ni influencer le courant, ni la force des vagues, ni même l’écume sur laquelle il est accroché! Il en est bien au contraire dépendant ! Si l’Océan est le monde invisible, le monde divin, l’écume, elle, en est le monde matériel dans lequel nous vivons… croyez-vous dès lors que l’homme peut vraiment prétendre à sauver le monde de la tourmente??? A-t-il autre chose à faire que de se soumettre à cette Grandeur???

Podcast: Tempête dans une flaque d’eau

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Se soumettre

Sortie à l’aube pour assister au lever du soleil, je marchais au milieu de la forêt… m’arrêtai pour respirer avec les arbres, et dès que le soleil apparut offrit mon regard à ce spectacle grandiose! Soudain retentirent en mon coeur les mots « se soumettre. Se soumettre à la Lumière divine! » Elle qui nourrit TOUT, Elle qui prend soin de la vie, Elle, sans laquelle nous ne sommes rien, sans laquelle nous ne pouvons rien par nous-mêmes. L’homme se croit supérieur à toute autre création, mais d’où vient-il? Vient-il d’une autre source que toute autre être vivant : minéral, végétal ou animal? Certes non, il vient de cette source de Lumière divine, cette source d’Amour absolu divin, il en est plein, constitué, animé. Sans elle il ne peut réfléchir, créer, réussir dans la vie d’ici-bas!
Se soumettre à la Lumière divine voudrait dire: se laisser ordonner par Elle, se laisser guider par Elle, suivre le mouvement créateur qu’Elle induit… en d’autres mots je pourrais dire: accepter de ne « rien faire » par soi-même pour tenter d’atteindre un objectif, mais se laisser guider par la Lumière divine pour atteindre ce but et bien au-delà encore! Comprenez-moi bien, « ne rien faire » ne signifie pas ne plus travailler, ne plus s’investir au quotidien, ne plus assumer ses responsabilités, non, loin de là! Ne rien faire signifie: se soumettre, suivre en toute confiance, se mettre à l’écoute et agir de la manière « juste ». Laisser la force créatrice en soi se manifester et ne pas craindre d’accomplir ce que jamais l’esprit n’aurait pu imaginer, ou ce que l’individu ne se croyait capable d’agir! Se soumettre à la Lumière divine est bien différent que de se soumettre à la seule volonté d’un individu par exemple. Plus la soumission sera libre, plus il sera facile, dans le quotidien, d’accueillir les exigences extérieures simplement comme un fait et non plus comme un « devoir qui ne se discute pas »… ou une contrainte.
« Dieu guide aux chemins du salut ceux qui cherchent son agrément. Et Il les fait sortir des ténèbres à la Lumière par Sa grâce. » (Coran V, 16)

L’intermède musical est tiré de l’album de Kayhan Kalhor   Podcast: Se soumettre

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La voix de l’Eveil

La quête du Divin est une nécessité qui se fait sentir chez la plupart des gens à un moment donné de l’existence. La voie que le chercheur empruntera est communément appelée « le chemin » et ce qui le conduit, la voix. En effet, c’est au plus profond du coeur du chercheur, dans le silence, qu’il pourra entendre et écouter la voix qui le conduira. Au début, c’est comme un bourdonnement d’abeilles qui sera perçu, puis un son plus profond. Ensuite, s’installera dans le silence du coeur, un bien-être et une sérénité, une certitude, un calme bienveillant où des impressions, des mots retentiront, résonneront. Il sera bon alors de se laisser guider, conduire par cette voix intérieure, ne pas chercher à prendre le contrôle ni rationaliser, simplement se laisser porter, se soumettre à cette volonté qui sait et qui dicte. Il est dit dans le Coran: « Entendre c’est obéir » (Coran II 285)

C’est à force de pratique, d’exercices, de patience et de persévérance que le résultat viendra. C’est un chemin d’obéissance et de soumission, de lâcher prise et d’humilité; de renoncement aux attachements de toute nature: croyances, matériel, affectif, émotionnel. Renoncer à l’attachement aux choses veut dire faire preuve de discernement, utiliser ce qui est là à disposition, pour parfaire le cheminement, sans s’identifier ni devenir dépendant « des choses ». Dans notre société de consommation, d’apparence, de défis et de course à la réussite matérielle il est vrai que les tentations sont nombreuses, les occasions multiples de retomber ou de quitter le chemin. Le meilleur garde-fou est la pratique: exercices spécifiques, méditer, prier, lire et réciter les textes sacrés.

Il ne nous est pas demandé de devenir ermite, de quitter conjoint, enfants et travail. Non, il nous est demandé de marcher un chemin d’amour. D’amour pour l’autre, d’acceptation et de tolérance. D’amour pour le Divin en soi, en l’autre. Il nous est demandé de devenir des êtres responsables et capables d’honorer nos engagements! Nous avons été créé différents pour nous éprouver mutuellement, pour nous permettre de dépasser, de quitter les limites de notre petit « moi ». Pour essayer de comprendre qu’en terme d’amour nous sommes égaux. Nous sommes tous issus de la même source, du même Océan, de la même Miséricorde! Ne sont plus égaux celui qui entend et obéi et celui qui reste sourd et dénie les signes. Ne sont plus égaux celui qui cherche sincèrement et celui qui attend ou renie. Ce que chacun fait de son capital « Amour » lui appartient. Celui qui investi et agi pour grandir son capital sera rétribué en conséquence. Celui qui ignore, dilapide ou ne respecte pas son capital sera, lui aussi, rétribué en conséquence.

Marcher sur la voie demande du courage, des efforts, une foi inébranlable. Lorsque la voix de l’Eveil se fait entendre, apparaît le doute, le questionnement. Sans crier gare, s’ouvre une brèche au niveau de la couronne au sommet de la tête et une douleur se manifeste au niveau du troisième oeil, comme une déchirure, accompagnée d’un craquement sourd et profond. La conscience, en un éclair, est propulsée dans une lumière irradiante. Un état de profond bien-être s’installe et un silence…. particulier! Le silence de l’immensité duquel surgit son chant, comme venant des profondeurs; une pulsation chantante! Et tout s’arrête aussi soudainement que c’est venu! Alors seulement, surgit le questionnement: « Que m’arrive-t-il? Est-ce normal? Suis-je normal? »  Oui, tout ce processus est normal. Il convient alors d’arrimer sa foi, sa pratique, sa vigilance afin de ne pas être projeté hors du chemin, aux prises aux hallucinations, peurs ou au contraire à l’euphorie. La limite est très fine et le moindre relâchement égarera. A ce stade l’étape est vue mais le pratiquant n’est pas encore installé dans l’état qui lui permettra de polir son coeur et son âme. Il est en fait au début de son parcours vers l’Union divine.

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