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Le signe du commencement de l’amour

Nous avons tous, je crois, au fond du coeur, une question quant à l’amour. Saurons-nous reconnaitre le signe du commencement de l’amour ?
Aurons-nous l’humilité de nous tourner vers le Bien-Aimé ? Aurons-nous l’audace du renoncement de nos attachements ?
Rûmî, par la révélation de cet ode No 991, nous invite au voyage de l’âme à la recherche du signe du commencement de l’amour.

L’amour du Bien-Aimé m’a coupé de mon âme.
L’âme dans l’amour a échappé au soi.
Puisque l’âme est créée et l’amour incréé,
Jamais celle-ci n’atteindra l’existence de celui-là-
L’amour du Bien-Aimé est pareil à la pierre d’aimant,
Il attire notre âme vers sa proximité.
Il égare hors de lui-même le faucon de l’âme.
Quand l’âme fut perdue, elle découvrit son existence véritable ;
Ensuite, l’âme revint à elle-même-
Le lacet de l’amour alors s’enroula autour d’elle ;
L’amour lui fit boire un philtre fait de sa réalité,
Tous les autres attachements la quittèrent aussitôt.
Tel est le signe du commencement de l’amour :
Mais quant à sa fin, nul encore n’y a jamais atteint.

Podcast et intermède musical: Le signe du commencement de l’amour

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Partir

Il est dans la nature humaine de chercher à repousser les limites toujours plus loin. Limites physiques, intellectuelles, éducationnelles, politiques… tous les domaines sont concernés par cette quête. Pourtant ce besoin de rechercher ailleurs plus et mieux, nouveauté et insolite est mû par la quête intérieure du divin, quand bien même beaucoup le nient ou font comme si ils l’ignoraient ! Partir à la recherche du sensationnel, des émotions fortes, prend souvent le dessus, espérant ainsi nourrir un besoin de notoriété, de gloire, de pouvoir, de reconnaissance et de ce fait, se sentir quelqu’un ! Combien parmi ces chercheurs aboutissent vraiment à une satisfaction sincère ? Combien gardent un goût amer au fond d’eux ? Combien se sentent plus glorieux et plus vivants ? Qu’ont-ils finalement découvert au-delà de leur satisfaction sensorielle ou intellectuelle ? Leur besoin est-il assouvi ? Pourquoi alors continuer à chercher avec frénésie si l’objet du désir a été trouvé ? Comment se fait-il que le besoin de partir encore et encore, ailleurs et plus loin ne se calme-t-il pas ? Pourquoi la faim « du pouvoir » n’est-t-elle pas rassasiée ? Pourquoi l’intellect cherche-t-il à justifier ce qu’il ne comprend pas ? Pourquoi continuer à détruire les beautés naturelles de ce monde sous le couvert des découvertes scientifiques ou personnelles ? Pourquoi tant de mépris ou si peu de respect pour la Vie ?
Partir à la recherche du divin en soi est certes bien moins glorieux, moins clinquant, beaucoup plus discret et peu populaire finalement, mais ô combien plus nourrissant, combien plus satisfaisant et réjouissant ! Partir pour ce long voyage intérieur à la rencontre du plus grand de tous les trésors jamais découverts demande plus de courage et d’endurance que de gravir des sommets, que de dépasser ses limites physiques et psychiques au détriment de la vie d’autre personnes parfois… hélas ! Oui, partir pour ce périple spirituel auquel nous sommes destinés est périlleux ! Dangereux dans le sens que nous pouvons nous égarer, nous perdre dans les méandres de l’égo et le brouillard du mental. Dangereux dans la mesure où nous croyons pouvoir traverser les terres inconnues seuls, sans guide intérieur. Partir à la rencontre du Bien-Aimé est un besoin ! Une nécessité absolue ! Quand vient le moment de partir, rien ne peut plus nous arrêter, rien ni personne ! Quelque chose se met en mouvement, en marche au fond du coeur, au fond de l’âme. Quelque chose qui nous tire, nous guide, nous nourri, prend soin de nous, de notre santé physique et psychique, de notre Être tout entier ! Le Bien-Aimé est déjà là ! Il n’est plus à chercher ! Il est trouvé ! C’est la raison de la Quête ! IL EST LÂ ! Partir alors, n’a plus le même sens, cela signifie REVENIR ! RESTER ! APPARTENIR ! ÊTRE !

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Reviens

Ce matin, un tumulte envahissant à l’intérieur de moi, me tira du sommeil. Comme un cheval fou, enfermé dans un enclos, mon égo se débattait, ruait, hennissait ! Il menait un tel combat, mettait une telle force à se débattre contre un envahisseur imaginaire que j’en restai stupéfaite ! Je me retrouvai soudain dans une situation étrange, tentant de calmer un coursier qui se prenait pour un âne pris au piège ! Lui qui a expérimenté les grands espaces de la Grande Félicité, lui qui a galopé librement dans cette immensité d’Amour, sans crier gare, s’est imaginé être prisonnier dans l’exiguïté d’un enclos, tentant par là de me distraire du bonheur de la rencontre du Bien-Aimé ! Je me retrouvai pour quelques instants comme partagée entre le fait de raisonner cet égo-fou ou rester calmement dans l’immensité rassurante de la Présence du Bien-Aimé ! Une douleur me traversa la poitrine, comme me déchirant et j’entendis résonner ce merveilleux poème de Rûmî :

« Jusqu’à quand reculeras-tu ? Avance !
Ne va pas vers l’impiété, viens vers la religion.
Dans la douleur, vois la douceur. Viens vers la douleur.
Reviens enfin à l’origine de ta propre origine.
Bien qu’en apparence tu sois issus de la terre,
Tu es le fils des perles de la certitude,
Tu es le gardien fidèle du Trésor de la Lumière divine,
Reviens enfin à l’origine de ta propre origine.
Quand tu t’attaches au détachement de toi-même,
Sache-le, tu es délivré de ton moi,
Tu as échappé à la prison aux mille pièges […] »

Il est vrai que rien n’est jamais acquis définitivement et que cycliquement, comme pour tester la stabilité de la Foi, la force de la confiance ou comme pour nous interroger sur nos intentions et les actes posés, des « tremblements de terre » se font sentir, la peur de perdre ce qui est presque acquis surgit et tout peut alors basculer en quelques fractions de secondes ! C’est là, je crois, les plus belles opportunités d’expériences spirituelles qui nous sont offertes ! Reconnaître simplement ce qui est en train de se dérouler est sagesse.

« Si ta foi a pour but la sécurité,  cherche la sécurité dans la solitude de la retraite.
Qu’est-ce que la retraite ? C’est la résidence du coeur. Fais ta demeure dans la quiétude du coeur » (Rûmî)

Podcast et intermède musical: Reviens

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