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Prêt temporaire
En cette toute fin d’année, c’est avec un sujet de réflexion que je vous présente mes meilleurs voeux de bonheur et de bonne santé pour la nouvelle année qui sonne à la porte…
Shams de Tabriz, dans une de ses quarante règles de l’amour dit ceci : « La vie est un prêt temporaire et ce monde n’est qu’une imitation rudimentaire de la Réalité. Seuls les enfants peuvent prendre un jouet pour ce qu’il représente. Pourtant les êtres humains, soit s’entichent du jouet, soit, irrespectueux, le brisent et le jettent. »
Si vous prenez quelques minutes de réflexion sur cette année qui se termine, qu’avez-vous fait de votre vie, de ce prêt temporaire? En étiez-vous conscient ? L’avez-vous utilisé pour votre bien et celui de votre entourage ? L’avez-vous respecté ou brisé ?
Et quel engagement pouvez-vous prendre vis-à-vis de ce prêt temporaire ? Pouvez-vous planifier quotidiennement un temps pour en prendre soin ?
Shams de Tabriz nous dit encore ceci : » Dans cette vie, gardez-vous de tous les extrêmes, car ils détruisent votre équilibre intérieur. » Entendez-vous le sens profond de ses paroles ? Pouvez-vous les mettre dans votre liste de résolutions pour 2016 ? Imaginez quelques minutes encore ce que serait ou pourrait être votre quotidien si vous le viviez en harmonie intérieure, en équilibre émotionnel et spirituel ? Si vous ne vous laissiez pas prendre au piège tendu par votre égo pour juger, exclure ou rejeter, sans discernement, tout ce qui vous dérange quelque part ??? Si vous preniez du temps pour recevoir calmement dans le secret de votre coeur, avec amour et simplicité, les opportunités que vous offre la vie pour une croissance spirituelle ? Que deviendrait alors ce prêt temporaire ? Quelle reflet de la Réalité y verriez-vous ?
C’est un sujet de réflexion qui pourrait vous accompagner durant toute l’année et vous pourriez, en toute conscience, croître en Sagesse et en Simplicité, en Amour et en Lumière, en y consacrant ne serait-ce que 5 ou 10 minutes par jour …
Que belle et douce à votre coeur soit cette nouvelle année !
Podcast et intermède musical: Prêt temporaire
Sois bon
En cette période de grande migration des peuples, il est difficile parfois de garder un esprit critique et un discernement clair. Difficile de poser un regard sans jugement et qui ne soit pas régit par les émotions ! Difficile de rester dans la conscience que nous sommes tous issus de la même Source d’Amour divin, que nous sommes tous constitués des mêmes attributs et que tous nous possédons toutes les perfections en nous ! Difficile de se souvenir que nous sommes tous unis où que nous soyons !
Le chapitre 55 du Livre du Dedans de Rûmî nous dit ceci :
Sois bon avec toutes les créatures,
pour l’amour de Dieu,
ou bien pour la tranquillité de ton âme,
afin que tes yeux voient toujours l’Ami.
La haine ne doit pas entrer dans ton coeur pour des figures qui te déplaisent.
Il dit aussi :
On apprend à aimer celui dont on dit régulièrement du bien; lorsqu’on s’en souvient, on se souvient de quelqu’un qu’on aime !
Se souvenir de l’aimé est une rose et une roseraie, un repos et un réconfort.
Et on apprend à détester celui dont on dit du mal; à son souvenir on n’imagine que scorpion, serpent, épines et broussailles !
Chaque fois que nous glorifions quelqu’un c’est en réalité, pour nous-mêmes que nous le faisons, soyons-en conscients. Nous sommes les premiers bénéficiaires de nos bonnes pensées, paroles et actions…. Tout comme nos propos ou actions malveillants sont avant tout dirigés contre nous-mêmes ! Nous ne sommes en rien victimes des autres, à aucun moment; nous ne sommes que victimes de nous-mêmes, de notre ignorance et de notre manque d’amour !
Il est dit dans le Coran: « Quiconque fait oeuvre bonne c’est pour lui-même, et quiconque fait du mal, c’est contre lui qu’il le fait »
Nous pouvons à tout moment décider où nous posons notre regard : sur les roses et les roseraies ? Ou sur les épines et les ronces ?
Podcast et intermède musical: Soi bon
Le sentier des zigzags
Par une belle journée ensoleillée en ce début d’automne, je me mis en route pour une promenade que je croyais « tranquille », au plat… j’avais des heures de libre devant moi, pas d’impératifs, le temps d’être simplement dans la contemplation et le ravissement de cette journée. Alors que je marchais depuis une heure, au pied d’une montagne, le besoin de la gravir fut plus fort que mon raisonnement. Je me surpris à arpenter le prochain sentier qui me mènerait au sommet ! Je me sentais des ailes… portée… poussée… tirée … gravissant sans efforts ni fatigue la pente raide. Je me retrouvai au sommet, contemplant avec ravissement l’étendue devant moi, les sommets enneigés au loin, écoutant le bruissement du vent dans les arbres, réchauffée par la douceur des rayons du soleil. Instants de grande Paix, de Plénitude, d’intemporel. J’étais et n’étais pas tout à la fois. Je faisais UN avec cette étendue, non séparée de la vallée, des montagnes au loin, de la brise ou de la douce chaleur du soleil… Unie à l’immensité… bien au-delà de ce que mes yeux voyaient… bien au-delà de ce que mes sens percevaient… Instant d’éternité !
Le moment était alors venu de redescendre, je suivis un autre sentier… Le sentier des zigzags. Méandres sauvages, tantôt, longeant la falaise, tantôt traversant les bois. Petit sentier étroit demandant à être présent! Que d’enseignements rencontrés ! Que d’interpellations durant cette marche ! Par endroit, le chaos semblait régner mais en fait tout était ordonné ! Les arbres tombés, déracinés se trouvaient à la limite du sentier. De loin ils semblaient barrer le chemin… de près, il n’en était rien ! Cela m’interrogea sur les obstacles que nous pouvons rencontrer tout au long de notre vie, à la manière de les aborder… de vouloir les éviter… de les contourner ou de se laisser guider dans une autre direction pour y découvrir des ressources inespérées ! Plus je me laissais surprendre, plus je voyais les métaphores et décodais des parcelles de Sagesse jusque là restées cachées ! Il m’apparut très clairement que tous nous sommes invités à une forme « d’ascension » particulière, tous nous sommes aussi invités à nous retirer du sommet… de la gloire, du progrès, de la jeunesse, de la vie ! Nous avons tous des sommets à franchir, et pourtant ils sont différents… Qu’un individu vive longtemps ou seulement quelques heures… quelques minutes… chaque âme accompli son ascension, chaque individu parcourt, plus ou moins consciemment, les étapes tout au long de sa vie. Innombrables sont les opportunités d’apprendre, d’ouvrir sa conscience, son coeur, au sens profond de la vie, à la Sagesse qui l’anime, aux étapes franchies ou non, à la nature de l’Esprit, à cette Force qui pousse et tire, façonne, nourrit et guide… Cette Force qui parfois nous porte, nous donnant des ailes et rendant tout facile, accessible, sans efforts… et parfois… Force que nous ne sentons plus… non pas parce qu’Elle nous a quitté, non, mais parce que nous nous somme détournés d’Elle, croyant pouvoir faire sans Elle, seuls… Nous nous retrouvons alors tel un arbre sans racines, incapables de donner des fruits… incapables d’exister par nous-mêmes ! Toutes ces réflexions prenaient vie sur ce sentier!
La Vie n’est-elle pas le sentier des zigzags?
Podcast et intermède musical: Le sentier des zigzags
Brouillard et pensées
J’aime les nuits fraîches en montagne, la clarté du ciel étoilé, le silence de la nuit et la présence tranquille et majestueuse des montagnes. J’aime voir le soleil irradier derrière les sommets dans un ciel pur, dépourvu de tout nuage et poser ses rayons sur la terre revêtue de son manteau de givre ! J’aime écouter le murmure du silence chuchoter aux oreilles de mon coeur les mystères de la Vie ! En montagne tout se révèle, se dévoile, enseigne la Beauté et les Rigueurs ! J’assistais au lever du soleil, dans toute sa splendeur et sa grandeur, savourant la pureté de l’air et l’immensité du ciel sans nuages, quand sans crier gare, le brouillard commença à danser dans les airs, montant de nulle part, révélant une danse jusque là invisible ! Spectacle grandiose ! Changements incessants ! Brouillard se densifiant, se dissolvant au gré du courant, évoluant le long des flancs des montagnes, recouvrant la vallée… tantôt disparaissant totalement, tantôt revenant léger, en petite brume, pour se reformer et reprendre sa danse !
A l’instar de la manifestation du brouillard évoluent les pensées dans l’esprit !
Brouillard et pensées fonctionnent sur le même registre ! Si nous comprenons l’un, nous pourrons comprendre l’autre ! Tout aussi soudainement que le brouillard surgit, les pensées envahissent l’immensité du silence de l’esprit, évoluant, jusqu’à rendre sa Sagesse invisible ! Combien de fois en une seule journée, voyons-nous les pensées surgir dans notre esprit, jusqu’à n’entendre plus qu’elles ? Pensées qui tournent en boucle incessante, et dont, bien souvent, ne nous en rendons même pas compte ! Se laisser enseigner par la Sagesse du brouillard signifie : devenir conscient du moment où se « lèvent », se révèlent les pensées. Prendre conscience, que tout comme le brouillard, les pensées sont en suspension et ne peuvent en rien perturber la grandeur de l’immensité du silence ! Elles se manifestent, certes, nous pouvons les voir, les reconnaître, les entendre sans pour autant nous perdre en elles ! nous pourrions nous laisser simplement traverser par elles, ou les traverser en toute confiance, les laisser évoluer librement, sans en être perturbé, revenir à notre occupation du moment, pleinement conscient de ce que nous agissons !
Brouillard et pensées sont de grands révélateurs ! l’un comme l’autre rendant visible ce qui, jusque là, ne l’était pas encore ! L’enseignement de la Sagesse, dit Rûmî, est comme une lampe allumée qui donne un baisé à une lampe qui ne l’était pas encore, puis s’en va !
La vie en montagne ou au coeur de la nature est, à mes yeux, un enseignement permanent !
Podcast et intermède musical: Brouillards et pensées