Tempête dans une flaque d’eau

Je ne sais ce qui a suscité en moi cette réflexion… toujours est-il qu’elle s’est installée comme une évidence.
Marchant par temps sec et ensoleillé je ressentis ces images en mon âme: un homme s’agitant, créant une tempête dans une flaque d’eau! J’observai cette sensation, regardant se dérouler les images… et laissant émerger la réflexion que voici:
Il est bien facile de se sentir invincible alors que nous créons une tempête dans une flaque d’eau, de se prendre pour un super-héros, un vaillant conquérant, sauvant le monde de tous ces maux… tels les Lilliputiens s’imaginant que leurs petits liens suffiraient à maintenir Gulliver prisonnier! Quelle illusion!
Mettre fin à une tempête par nous-même créée, n’a rien d’extraordinaire! Entrer et sortir d’une flaque d’eau non plus… Il se trouve que la Vie et ce qui la soutient est comparable à un Océan infini et que l’homme n’est comparable qu’à un minuscule fétu de paille, balloté par le courant,  petit microbe accroché à l’écume de l’Océan… Est-il toujours aussi invincible et conquérant… décidant de ses actions? Vu comme ça bien évidemment : NON! Il ne peut rien par lui-même contre le mouvement naturel de l’Océan, il ne peut ni influencer le courant, ni la force des vagues, ni même l’écume sur laquelle il est accroché! Il en est bien au contraire dépendant ! Si l’Océan est le monde invisible, le monde divin, l’écume, elle, en est le monde matériel dans lequel nous vivons… croyez-vous dès lors que l’homme peut vraiment prétendre à sauver le monde de la tourmente??? A-t-il autre chose à faire que de se soumettre à cette Grandeur???

Podcast: Tempête dans une flaque d’eau

Haut de page

Respecter son environnement

Respecter son environnement familial, professionnel, social, religieux, culturel, politique ou naturel signifie occuper la place qui nous revient en acceptant de jouer la partition qui nous est réservée tout en respectant l’harmonie du tout! Quel que soit le milieu dans lequel nous évoluons, il est primordial de pouvoir accomplir la tâche qui nous incombe en évitant de perturber l’équilibre du tout. Que se passe-t-il lorsque le parent n’occupe pas sa place de parent face à ses enfants, qu’il se comporte comme un adolescent par exemple, ou qu’il craint d’agir fermement? Il n’accepte pas son rôle et perturbe l’équilibre du milieu familial. Et lorsque l’enfant prend la place d’un parent ou d’un grand-parent? Il en va de même, celui qui souhaite accomplir la tâche d’un autre au détriment de sa propre tâche ne respecte pas son environnement et l’équilibre, l’harmonie de l’ensemble du milieu est perturbé et déstabilisé. Il en va de même dans tous les domaines de la vie… qu’un subordonné outrepasse sa fonction et prenne la place du chef ou la revendique, et l’équilibre est perturbé, l’environnement non respecté, tout autant que si le chef n’assume pas les responsabilités de sa fonction! « Nul ne portera le fardeau d’autrui » (Coran XVII, 15)
Occuper sa place sans bouleverser ni déranger la vie des autres demande une certaine discipline, une attention et une acceptation de la vie telle qu’elle est. Oui, mais la liberté de chacun me direz-vous? Et bien « la vraie liberté consiste à accomplir sa fonction dans le respect de l’environnement dans lequel nous évoluons ». Accepter d’être à la place où nous sommes, accepter de jouer le rôle et la partition dans la grande oeuvre divine et sa grande symphonie! Y a-t-il plus belle liberté que celle-là? La liberté égocentrique, qui ne tient pas compte du tout n’est qu’illusion et prison!
Respecter son environnement, signifie se respecter soi-même en toute sincérité, en toute simplicité! Si chacun occupait et respectait la place et la tâche qui lui incombent, tout serait plus facile pour l’ensemble! Seulement, l’homme est un conquérant, il est avide de ce que les autres possèdent, il est même prêt à se battre pour l’acquérir… Dommages et dégâts en sont le résultat! Nous en sommes témoins chaque jour!
Si nous regardons les arbres dans la forêt par exemple, les plus robustes servent de piliers aux plus faibles, qui parfois s’appuient contre eux. Ou les « plantes parasites », telles les lierres qui se développent grâce au support offert par un arbre, bien que produisant des fruits toxiques pour l’homme, sont particulièrement utiles pour les oiseaux en fin d’hiver… et le gui, véritable catastrophe aux yeux des forestiers, n’en n’est pas moins un symbole de « porte-bonheur » ou de « guérisseur »… Ainsi donc, chacun, quelle que soit sa nature a un rôle bien précis et déterminé à respecter! Ceci est vrai dans tous les systèmes… Bien que solidaire chacun a une fonction propre, et il serait bon de ne pas le perdre de vue!

L’intermède musical est tiré de l’album de Baba Taher   Podcast: Respecter son environnement

Haut de page

Se soumettre

Sortie à l’aube pour assister au lever du soleil, je marchais au milieu de la forêt… m’arrêtai pour respirer avec les arbres, et dès que le soleil apparut offrit mon regard à ce spectacle grandiose! Soudain retentirent en mon coeur les mots « se soumettre. Se soumettre à la Lumière divine! » Elle qui nourrit TOUT, Elle qui prend soin de la vie, Elle, sans laquelle nous ne sommes rien, sans laquelle nous ne pouvons rien par nous-mêmes. L’homme se croit supérieur à toute autre création, mais d’où vient-il? Vient-il d’une autre source que toute autre être vivant : minéral, végétal ou animal? Certes non, il vient de cette source de Lumière divine, cette source d’Amour absolu divin, il en est plein, constitué, animé. Sans elle il ne peut réfléchir, créer, réussir dans la vie d’ici-bas!
Se soumettre à la Lumière divine voudrait dire: se laisser ordonner par Elle, se laisser guider par Elle, suivre le mouvement créateur qu’Elle induit… en d’autres mots je pourrais dire: accepter de ne « rien faire » par soi-même pour tenter d’atteindre un objectif, mais se laisser guider par la Lumière divine pour atteindre ce but et bien au-delà encore! Comprenez-moi bien, « ne rien faire » ne signifie pas ne plus travailler, ne plus s’investir au quotidien, ne plus assumer ses responsabilités, non, loin de là! Ne rien faire signifie: se soumettre, suivre en toute confiance, se mettre à l’écoute et agir de la manière « juste ». Laisser la force créatrice en soi se manifester et ne pas craindre d’accomplir ce que jamais l’esprit n’aurait pu imaginer, ou ce que l’individu ne se croyait capable d’agir! Se soumettre à la Lumière divine est bien différent que de se soumettre à la seule volonté d’un individu par exemple. Plus la soumission sera libre, plus il sera facile, dans le quotidien, d’accueillir les exigences extérieures simplement comme un fait et non plus comme un « devoir qui ne se discute pas »… ou une contrainte.
« Dieu guide aux chemins du salut ceux qui cherchent son agrément. Et Il les fait sortir des ténèbres à la Lumière par Sa grâce. » (Coran V, 16)

L’intermède musical est tiré de l’album de Kayhan Kalhor   Podcast: Se soumettre

Haut de page

Le jeûne

Les bienfaits du jeûne sur l’organisme sont aujourd’hui bien connus. Mais qu’en est-il des bienfaits du jeûne de l’Esprit?
Il est vrai que pour tirer le meilleur d’un jeûne, il est important de s’y préparer d’un point de vue nutritionnel certes, mais aussi d’un point de vue spirituel. Le jeûne de l’Esprit est même certainement le plus important! C’est en tous les cas sur cet aspect que résident les fondements des jeûnes pratiqués dans toutes les religions! Ramadan, Carême, Retraites spirituelles, ont en commun cette recherche de pacifier l’Esprit et de se rapprocher d’un état de pureté de pensée. Les Prophètes, les mystiques, les Saints l’ont pratiqué depuis la nuit des temps! L’absence de nourriture permet de se rendre disponible à l’écoute de l’âme. Mettre le corps au repos, c’est donner de l’espace au dialogue de l’Esprit!
Comment dès lors se préparer au Jeûne? Quelle que soit la raison qui motive une telle démarche le processus est identique. Il est important de planifier le début du jeûne, et sa durée. De s’interroger sur son sens… sur le but fixé, recherché. Plus le jeûne durera longtemps, plus il faut s’y prendre à l’avance pour s’y préparer. Un jeûne de trois jours par exemple, ne demande pas la même disponibilité, le même engagement qu’un jeûne de 21 ou 28 jours. Pourtant tous les deux ont besoin d’être « pensés », celui de trois jours n’est pas moins important! La longueur d’un jeûne ne se décide ni pour la gloire, ni pour s’enorgueillir! Il se décide parce qu’il est important pour la démarche spirituelle de l’individu. Il est prévu par la religion? Soit, il devrait alors pouvoir être choisi librement de s’y soumettre comme étant une opportunité de croissance spirituelle et non pas comme une obligation purement morale et une contrainte. Il ne convient pas d’inverser les rythmes durant le jeûne. Dormir le jour… manger la nuit! non… Il est possible de se préparer au jeûne, de l’accueillir, de le vivre tout en continuant ses activités quotidiennes. Il est possible et  même souhaitable de pratiquer un jeûne complet, sans nourriture du tout. Le profit en sera d’autant plus grand quant à la conscience d’Eveil spirituel qu’il procure!
Le jeûne de l’Esprit nécessite un abandon de toute satisfaction personnelle, de tout bavardage intérieur, de tout jugement, de toute attente et de toute critique envers l’entourage qui peut-être ne jeûne pas! Le jeûne de l’Esprit invite à la méditation, à la prière, à la contemplation, à la tranquillité, à la marche, à la lecture de textes sacrés, à l’introspection sans pour autant en faire du nombrilisme. Le jeûne de l’Esprit peut vouloir dire aussi être capable de préparer les repas pour ceux que nous aimons, sans animosité, sans envie, sans se sentir privé de quoi que ça soit. Les repas ainsi préparés ont une saveur toute particulière pour ceux qui les mangent et donnent une saveur toute aussi particulière à celui qui les prépare, tout au fond de son coeur, tout au fond de son âme! C’est là une des richesses spirituelles du jeûne de l’Esprit! Servir les autres… avec Amour et bienveillance… simplement parce que la conscience s’élève à cette réalité: Nous sommes constamment nourris avec Amour et bienveillance par les Dons divins et pourtant, nous en sommes le plus souvent ignorants!
Durant la période de jeûne, une énergie nouvelle prend possession de l’être! Un calme, une sérénité, un dynamisme voire même un élan pour de nouvelles activités prend place. Le besoin de sommeil diminue, la notion du temps change, la conscience s’éclaircit, l’esprit se pacifie. C’est une période particulièrement faste et riche à la croissance spirituelle. Si un accompagnement spirituel est suivi durant cette période, plus intense encore sera le ressenti et la prise de conscience. Un jeûne ne laisse jamais indifférent celui qui le pratique.
Autant la préparation est importante, autant sortir du jeûne demande de l’attention et de la patience. La reprise alimentaire doit se faire progressivement, il arrive même que parfois, il n’y ait plus de désir ni de sensation de besoin de manger… alors il est possible de poursuivre le processus, sans danger, ni pour l’organisme, ni pour l’Esprit. Bien au contraire! Il est important de rester à l’écoute du besoin de l’âme et d’y répondre en toute humilité. « Entendre, c’est obéir » est-il dit dans le Coran. Garder la confiance et la foi en toute circonstance reste fondamental. Les décrets divins sont biens différents des désirs des hommes! Si dans la phase de jeûne, le pratiquant s’est à ce point approché de la proximité de Dieu, est-il nécessaire de la quitter parce que la raison voudrait que manger soit la normalité? Je ne le crois pas! L’individu qui vit une telle proximité est seul à la comprendre et même l’entourage le plus proche ne le comprendra pas forcément! Le jeûne de l’Esprit est si puissant qu’il ouvre des espaces non explorés en l’individu. Oser pénétrer ces espaces en toute humilité et confiance, fait partie du processus ! Pourquoi dès lors s’en défendre?
Jeûner rend Libre en Dieu!

Podcast: Le Jeûne

Haut de page

Espoir et crainte

Espoir et crainte sont les deux faces d’une même pièce. L’un ne va pas sans l’autre! Lorsque nous avons un espoir, que l’on attend quelque chose, une réponse, une faveur, un profit… assurément nous sommes plus énergiques, motivés dans l’action et une certaine crainte tout au fond de l’être active le processus de motivation et d’action. Nous accomplissons alors des choses surprenantes dans cet état! Au contraire, si nous sommes sans espoir, paresseux, nous sommes incapables d’agir. Nous nous sentons lourds, englués, démotivés et bien loin de Dieu! La Foi est en fait cette pièce qui contient l’espoir en Dieu et la crainte de Dieu.
Nous avons tous en mémoire une situation où nous avons nourri un espoir, ressenti une crainte particulière et agi comme si nous avions des ailes. Nous avons tous de ce fait expérimenté la Foi à ce moment-là!
Qu’est-ce que la Foi sans action? Est-ce suffisant de vouloir quelque chose, d’aspirer à vivre une situation particulière si l’action ne suit pas? NON… sans action, le but ne sera pas atteint… la Foi est réduite au silence… comme morte!
En résumé, il est justifié de dire que l’action est Tout, puisqu’elle est portée par la Foi! Agir ne veut pas dire s’agiter dans tous les sens… non, agir c’est se laisser porter, guider par la voix de Dieu et accepter de ne pas forcément tout comprendre rationnellement de nos agissements, confiant de la justesse de ce qui nous pousse à agir !

« Entendre c’est obéir » est-il dit dans le Coran et aussi « ne craignez que Dieu »

Podcast : Espoir et crainte

Haut de page